Une structure filigrane faite de quatre mats maintient une structure métallique à une hauteur de huit mètres. Six trapèzes y sont fixés.
Là-haut, entre terre et ciel, dans l'espace aux limites des possibilités humaines, six « corps » initialement sans forme se voient projetés dans un monde « figé ». Semblables à des marionettes qui sont actionnées par des fils, ils sont suspendus en l'air, inanimés. Doucement ils commencent à réspirer. Tout là-haut commence à respirer. C'est une unité qui bouge, qui émet un son, qui fait un mouvement. De cette unité émergent des individus. Avec la prise de conscience d'eux-mêmes ils découvrent leur état, leurs limites et conditions, ils tentent de s'évader, de s'échapper.
Mais la fuite envers où? Et peu à peu ils découvrent l'Autre. Des relations s'établissent. A l'intérieur même de cet espace vital restreint se forment des habilités, se dessinent des possibilités de mouvement et de jeu qui vont élargir leur monde. Ces possibilités sont d'abord utilisées pour lutter puis pour jouer. Au moyen du jeu ils parviennent à l'oubli de soi qui permet l'émergence d'un autre monde. Un monde avec ses conditions et sa conscience de soi propres - mais qui reste toujours au-dessus de l'abîme, qui se déploie dans un espace restreint, sur un petit tube en métal porté par deux cordes.