Définition des Rencontres 2012 

L’édition 2012 marquait un tournant majeur dans l’histoire des Rencontres de Monthelon, qui existent depuis maintenant sept ans.

Il s’agissait en effet pour cette année de proposer une création collective exclusive réalisée en amont au château par un groupe d’une cinquantaine d’artistes. Ces derniers, issus d’horizons artistiques et géographiques différents, se sont rassemblés autour d’un thème commun articulé autour de l’idée de la fin d’une ère et du renouveau. Ce thème a été traité sous la forme d'un rituel artistique mystérieux se déroulant sur trois jours : les 26, 27 et 28 juillet 2012.
Il s’agissait d’une création originale transfrontalière et métissée, hors du commun.

Pendant trois jours, les artistes de Monthelon ont invité le public à venir célébrer le
rituel « Caméléopardisalis », suite au décès de leur ami le clown, emporté par un
chagrin d’amour.
Pour réunir les morceaux de son cœur brisé, les artistes ont célébré lors du premier soir la part féminine du cœur, puis la part masculine le deuxième soir, pour finalement les unir lors du troisième soir.

Durant ces trois jours, le public a été accueilli au sein de la cour du château, dans le jardin, ainsi que dans un chapiteau monté dans le champ, dans un esprit de convivialité et d’ouverture.

La préparation du rituel Caméléopardisalis

Le spectacle « Caméléopardisalis » a été monté en amont du festival, pendant deux semaines de travail et de réflexion partagées par les cinquante artistes. Dirigés par le metteur en scène zurichois, Michael Finger, ils ont travaillé ensemble à créer un rituel à leur image et à l’image de Monthelon.

« Caméléopardisalis », le rituel, fut également une boite à surprise, contenant plusieurs spectacles dans le spectacle. Michael Finger, Babett Althaus, Milena Gross et Katja Brunner ont travaillé sur une création nommée Mothersmilk, destinée à tourner ensuite en Suisse. Mothersmilk a donc été une part du rituel, inscrite dans la narration. Il en est de même pour la Compagnie Sisyphe heureux, qui a présenté sa dernière création, 2BE or NOT, également intégrée dans la narration du rituel.
Parallèlement, l’artiste chilienne Magdalena Bahamondes a fait découvrir au public le travail qu’elle avait réalisé en résidence à Monthelon cette année. Il s’agit d’une recherche acrobatique dansée suspendue dans un arbre. 

En quelques chiffres :

Le château a accueilli en moyenne 300 à 400 personnes par soir, soit un total de plus de 1 000 personnes pour trois jours.
Les Rencontres ont impliqué près de 72 personnes, dont 17 comédiens, 10 circassiens, 2 chanteuses, 8 musiciens, 1 metteur en scène, 1 peintre, 6 réalisateurs et monteurs cinéma, 1 costumière, 8 techniciens et constructeurs de décors, 1 administratrice, 3 babysitter pour les enfants.
Ce petit monde a bu 650 litres d’eau, 248 litres de jus de pomme, mangé 1 430 repas (qui ne se sont pas cuisinés tout seuls, merci les cuisinières !) et transpiré des litres de sueur qu’on ne peut pas compter. On a également dénombré 176 éclaboussures venues de la piscine, 3 coupures de courant, et 1 « Magnetic » écrasé par Dani sur son tracteur.

Témoignage d’Anna Von Grüningen, artiste acrobate :

« Ici, j’ai vécu un expérience très forte. J’ai mis du temps à trouver ma place et ce que je voulais donner, compte tenu du nombre de personnes présentes. Le travail a été intense et rapide ce qui ne nous a pas permis de tout travailler. Cependant les rencontres humaines étaient très riches, il y avait beaucoup d’idées et de pistes à travailler. La rencontre était complète, on a vécu ensemble, on était au-delà de l’échange purement artistique. Il y avait une bonne écoute, un respect des uns et des autres, une certaine tranquillité humaine dans toute cette course.  Ce qui valait le coup, c’était l’expérience, se jeter à l’eau, accueillir les gens. Il s’est passé beaucoup de choses au niveau humain. Je venais participer aux Rencontres pour la première fois, ce qui était troublant car je ne savais pas à quoi m’attendre. J’ai été un peu catapultée, j’ai senti qu’il fallait que je trouve par moi-même mon rôle, ce qui est intéressant mais aussi épuisant. Cela a eu des influences sur ma manière de jouer. Deux semaines donc très intenses. Peut être qu’un peu plus de temps aurait été nécessaire. Comme il n’y avait pas l’exigence d’un produit fini, il y a eu une réelle aventure humaine, on a pu essayer des choses. On a pris des risques en faisant ces recherches de présenter une création pas forcément achevée au public. C’est le risque. »

La route de Monthelon est pleine de cailloux. Le projet artistique du château existe depuis 23 ans dans une fragilité qui va certainement perdurer mais Monthelon a un avenir, oui !  Depuis 2009 et la création de l'association du Château de Monthelon, le projet n'a pas cessé de se structurer et de se développer. A l’origine international, le rayonnement du château ne cesse de croître au niveau national et surtout local. Monthelon s'ancre toujours plus sur son territoire tout en conservant une ouverture et un mélange propre aux arts du cirque et à la démarche de création en général. Monthelon est une richesse pour son territoire. Monthelon est riche.
Le château et l'association respirent grâce à ceux qui y croient, participent au projet et le soutiennent, relèvent le défi avec passion et jouent avec les cailloux. Merci à tous pour ce grand soutien !